« Nous allons encore descendre longtemps dans cette latrine. »
Mot terrible, mot juste, mot prophétique de Flaubert. Nous sommes dans une latrine. La différence avec son temps est que, maintenant, elle déborde.
Il se peut que Badinguet ait été un épiphénomène car personne ne le voyait à la présidence de la république française. Si je reprends les mots de Flaubert en ne changeant qu’un mot, son texte reste actuel, cruellement actuel.
« D'ailleurs tous ces fameux gaillards pratiques, actifs, qui connaissent les hommes, admirent peu l'admiration, visent au solide, font du bruit, se démènent comme des galériens, etc., tous ces malins, dis−je, me font pitié, et au point de vue même de leur malice, car je les vois sans cesse tendre la gueule après l'ombre et lâcher la viande. Ils s'enferrent dans leurs mensonges, ils se dupent eux−mêmes avec aplomb (c'est l'histoire de Macron se payant à lui−même des enthousiasmes).
Quand j'en aurai vu un seul, un seul de ceux−là, avoir gagné par tous les moyens qu'ils emploient seulement un million, alors je mettrai chapeau bas.
D'ici là qu'il me soit permis de les considérer comme des épiciers fourvoyés. »
Je rejoins Bonnal pour le titre « …génération euro-Macron ». Rien n’est à changer dans le texte de Flaubert. Il a vu venir Macron sans prétendre une seconde au don de prophétie.
Ce texte met en continuité totale notre époque et celle de Flaubert (1821 - 1880). La Révolution française s’est calmée. Elle est mise en application par l’élite de l’époque. Pour la description, je vous renvoie au texte de Flaubert cité par Bonnal ci-dessus. Cette Révolution est issue directement des Lumières. Il y a un texte lumineux cité par (bouchez vous le nez, ça va sentir le soufre) Marion Sigaut où une Lumière est un individu qui s’isole dans un bureau pour penser à un problème selon la méthode de la Raison. Quand je vois ce mot de Raison, je pense automatiquement à Descartes et sa Méthode. De celle-ci je garde l’isolement de l’individu raisonnant quand il pense selon la méthode cartésienne. Elle s’est montrée efficace dans bien des problèmes scientifiques (quoique des textes peu connus de Descartes montrent que les flops résultent aussi de sa Méthode). Descartes est devenu par sa découverte (?) un initié des choses de l’esprit à un niveau dépassant tout le genre humain de son époque.
J’y vois le ver dans le fruit. Son texte « Discours de la Méthode » est un chef-d’oeuvre de clarté, d’élégance et de rigueur. Tout esprit qui le lit ne peut qu’être séduit par son idée. Tout esprit qui saisit cette méthode dans son esprit se retrouve avec un pouvoir surhumain en lui.
Voltaire était un de ces surhommes. Il se savait supérieur à tous, y compris aux rois. Il s’est imposé comme directeur de conscience de tous. Un culte lui est encore rendu maintenant.
Macron est aussi un de ces surhommes. Il se sait supérieur à tous. Il se veut directeur de toutes les consciences, y compris la votre et la mienne. Son langage complexe lui démontre sa supériorité sur nous. Lui rendre un culte sera très prochainement obligatoire. Le refuser sera participer à un discours de haine comme l’homophobie ou le racisme.
Je reconnais à Descartes le génie de la langue et le désastre diabolique de sa méthode appliquée aux relations humaines. Elle nous divise. Elle nous impose des totalitarismes dont le communisme n’est qu’un exemple. Elle nous donne l’illusion d’une supériorité sur le genre humain qui nous pousse au crime. Il a touché l’humanité et lui a apporté le poison de l’idée que si nous réorganisons la vie humaine selon des lois déduites par sa méthode tout le monde sera heureux.
Je reconnais à Macron le génie de la manipulation humaine. Sa pensée printemps était géniale. Sa déclaration « Qu’ils viennent me chercher car je suis le seul responsable » est admirable. L’étouffement de l’affaire Benalla est une réussite totale. Macron nous démontre qu’il peut faire ce qu’il veut, quand il le veut et comme il le veut.Toutes les raisons de rejeter son action sont vaines. Macron nettoie ce qui reste de propre dans le pays appelé France. L’oeuvre de Descartes a fini par tout envahir.
Le résultat ne convainc personne en dehors des profiteurs et des agités que Flaubert décrit très bien et encore. Nous nous noyons dans la puanteur de la latrine que Flaubert dénonçait.
Allons nous avoir l’idée d’en sortir ?
Mots-Clefs : WWIII, front des esprits, continuité
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